Formateur… pourquoi certains sociologues le définissent comme un métier flou ?

Le métier de formateur-formatrice….

Pourquoi certains sociologues

le définissent comme un métier flou ?

La sociologie des professions

Les caractéristiques du métier de formateur

 

D’après la traduction de Talcott Parsons, par Guy Rocher, en 1970, « les formateurs ont un rôle social envers les jeunes et les  entreprises »(Guy Rocher, 1970, p.144). Aujourd’hui, sont appelés les métiers flous, les professions telles que formateurs, médiateurs, chargés de mission, coordinateurs. Gilles Jeannot les a étudiés dans l’ouvrage, très intéressant,  intitulé « Les métiers flous – travail et action publique ».  

 

« Avoir un métier, c’est pouvoir dire quel travail on fait, pouvoir le nommer

et le distinguer des autres et ce faisant pouvoir lui donner une signification ».

 

Ce travail implique « des adaptations, des interprétations, des ajustements, des négociations qui composent des métiers difficiles à saisir et décrire ». Les métiers flous (chargée de mission, agents de développement, chefs de projet, médiateurs) désignent des activités professionnelles diversifiées même si, elles ont en commun de contribuer à l’action publique. Les manifestations du flou de ces métiers ont été étudiées par l’auteur : complexité de l’action publique, ambiguïté des rôles professionnels, indéxicalité des activités pratiques, fragilité des conditions statutaires. (Jeannot, 2005, p.7). Un livre, que je conseille, très intéressant à lire.

 

Quelques notions résumées

sur la notion de métier flou 

 

Au départ d’un projet professionnel quel qu’il soit, le flou d’une commande institutionnelle peut dégager des espaces d’autonomie personnelle mais peut aussi fragiliser le statut des emplois. Elle peut favoriser les capacités d’innovation mais générer une fragilité financière et renforcer la dépendance envers les subventions et l’évaluation des résultats.

 

Les métiers flous ne sont pas incohérents ou incompréhensibles. Ils sont insérés dans des tensions affectant les montages institutionnels, les statuts d’emploi, les pratiques professionnelles ou les systèmes d’acteurs.

Ils sont caractérisés par un type d’activité complexe, faiblement prescrite, ajustée en situation, confrontée à des ambiguïtés, exigeant des ajustements.

Une figure professionnelle prise dans une multiplicité de sources d’incertitudes et qui se diffracte en fonction de réponses pratiques qui sont apportées aux problèmes à résoudre dans le travail quotidien. Ils ont été définis selon trois composantes : les prescriptions ouvertes, l’ambiguïté organisationnelle et la précarité des emplois».

 

Ces dernières années, davantage d’éléments ont été intégrés à ce métier de formateur, surtout chez les formateurs des publics en difficultés. Le sens donné à ces formations professionnelles est double : c’est un lieu de transfert de connaissances intellectuelles mais aussi un lieu d’apprentissage social pour ces jeunes.